18 et 19 janvier. Phom Penh, finalement, c'était sympa.

18 et 19 janvier

Départ pour Silk Island : l'île de la soie.

Sur la route, nous croisons ce bâtiment ouvert aux 4 vents avec une centaine de hamacs suspendus. (à droite de la photo) Peut être pour la sieste, personne n'est parvenu à m'expliquer, c'est peut être parce qu'ils ne parlent pas français…

Photo pas terrible mais prise du tuk tuk et impossible de s'arrêter, le 38 tonnes derrière avait l'air pressé.

Là, nous avons peur à l'arnaque, le chauffeur du tuk tuk ne savait vraisemblablement pas où était cette île, et l'embarcadère ne nous inspirait pas trop confiance, le ferry non plus d'ailleurs. 

En fait il a demandé à tous les gens qu'il a croisé jusqu'à ce qu'il trouve une femme qui va lui indiquer la route et en profiter pour nous emmener chez elle nous vendre des foulards. 

Nous avons acheté pour la remercier, parce que sans elle, je crois que nous aurions visité les bords de  la nationale pendant des km.

 l'embarcadère qui ne nous inspirait pas trop !

Les métiers à tisser… rustiques mais efficaces

 Sur cette île, pratiquement toutes les maisons ont un ou plusieurs métiers à tisser la soie, toujours au rez de chaussée.

 Quelques maisons d'architecture typiquement khmère. 
Au rez d chaussée, c'est pour le travail, la cuisine et les hamacs.

 Des bonzes partant quémander à manger

Dans les maisons kmères, le nombre de marches de l'escalier est toujours impair. De  façon à empêcher les esprits de monter.

Ça doit être la même raison qui fait que les mariages ne sont célébrés que les mois impairs

 Lina qui nous tiendra compagnie en français depuis sa mob et qui nous rejoindra à l'embarcadère pour nous vendre des foulards.

 Difficile de ne pas craquer devant une vendeuse comme celle là, alors ça fera un foulard de plus.

Vaches au bain dans le Mékong

 Bonne position pour bosser…relax Max

 Ce soir, c'est barbecue géant... 

et très bon d'ailleurs

Après avoir passé plusieurs soirées à dîner en terrasse dans les rues, nous  avons mieux compris l'utilité de ces associations qui sortent les gamins des rues. Ce soir, celle qui est venue mendier à notre table avait au maximum 7ans, et elle faisait partie d'une "bande" dans laquelle les plus âgés avait 10 ans. Ces gosses sont autonomes, Ils trimballent une charrette plus grosse qu'eux avec vraisemblablement leurs affaires dedans… Un cauchemar, nous ne savions plus quoi faire sauf avoir envie de pleurer.

Super soirée, car au même moment, nous discutions d'une autre horreur que nous venions de visiter et qui se nomme S21..

cliquer sur la photo pour lire.

Lycée S21 

Il s'agit du lycée qui est maintenant reconnu comme le plus grand centre de détention et de torture du pays, plus de 17 000 prisonniers y furent torturés et exécutés dans les camps voisins. Il n'y a eu que 3 survivants. Je n'y ferai pas de photos. Là aussi nous avons plongé dans l'horreur. Les tableaux représentent sans retenue la violence pratiquée à l'époque sur le peuple Khmer, que ce soit les murs de photos des victimes, photographiées par les khmers rouges, les mini cellules, les instruments de torture...

Hallucinant ce dont certains êtres humains peuvent imaginer pour démontrer la justesse d'une doctrine.

Mais plus que d’une volonté de faire respecter l’idéologie communiste dans le pays, l’épuration qui allait se produire se transformera en nettoyage ethnique.

En effet, Pol Pot voulait éradiquer tous les cambodgiens qui avaient été au contact d’autres civilisations que celle de la population rizicole khmère, y compris leurs enfants. Il ordonna tout d’abord l’évacuation immédiate des villes de tous les habitants qui n’étaient pas purs khmers de Phnom Penh vers les campagnes pour les forcer à travailler aux champs, et fit abattre tous ceux qui ne s’y soumirent pas.

En 1977, Pol Pot définit "les trois extirpations" à réprimer : l’ensemble des Vietnamiens présents au Cambodge, les Khmers parlant vietnamien, ainsi que tous les Khmers entretenant des relations ou ayant des intérêts avec les vietnamiens. En outre, au-delà de ces populations, étaient visées toutes les personnes qui avaient bénéficié d’une éducation. Le simple fait de porter des lunettes était pour les khmers rouges une preuve suffisante de votre nature intellectuelle et donc une raison suffisante pour vous tuer. Idem pour ceux qui manifestaient une appartenance religieuse, quelle qu’elle fût. Au total, plus de deux millions d’individus ont péri, soit un tiers de la population du pays, au cours de massacres, d’actes de torture particulièrement cruels, ou décimés par les travaux forcés et la famine programmée par le régime.

Le 7 janvier 1979, le Vietnam envahit le Cambodge avec l’aide de l’U.R.S.S., renversant le gouvernement de Pol Pot et mettant ainsi fin à la terreur qu’il avait instaurée. Mais ils occuperont le pays pendant 10 ans, et pendant ces 10 ans ce ne sera que guerres entre l'armée régulière cambodgienne, les khmers rouges (sans cesse réarmés par les Etats Unis et leurs alliés anticommunistes) et les communistes vietnamiens.

Une histoire de fou.

En 1989 lorsque les vietnamiens se retirent enfin. Ce sont encore quelques centaines de milliers de civils qui auront payé cette mascarade idéologique de leur vie.

Voilà 30 ans que le régime khmer rouge est tombé (la communauté internationale n'a pas bougé le petit doigt) et 20 ans que les vietnamiens sont partis. Cependant le pays compte encore ses nombreuses cicatrices.

La plupart des dirigeants actuels sont d'anciens hauts responsables khmers rouges qui ont réussi à se recaser au sein du nouveau régime, ce n'est pas toujours bien vu, même si il y a eu réconciliation nationale.

Et un des grands problèmes, c'est le manque d'élite, qu'elle soit politique, universitaire, médicale, économique etc, tous ou presque ont été massacrés.

Ce qui est incroyable, c'est que les Cambodgiens n'ont rien perdu de leur sourire et de leur gentillesse légendaires. Ils sont aussi, voir plus gentils que les Thaïlandais, ce qui n'est pas peu dire.

La période de reconstruction est déjà bien entamée, aidée par la stabilité du gouvernement, attirant des investissements étrangers et une aide de pays comme la France, l'Inde, l'Australie et le Japon ainsi que d'organisations humanitaires qui sont très présentes ici, notamment pour le ravitaillement en eau potable, les routes et les autres infrastructures.

Croisons les doigts pour eux, ils le méritent.

la cour du lycée S21. C'est bien arrangé, mais la visite est cauchemardesque.

Nous avons retrouvé les chinois un peu plus loin.

 Un vert pour Roann, un rose pour Virginie et Solen, le jaune pour les autres
 

 Electricité du Cambodge : (écrit en français, nous sommes passé devant le siège, comme "poste de la police", en français aussi) ils ont du prendre des cours en Thaïlande.

On ne rizgole pas avec le riz.

Sérieux, si le riz devait comme le blé et d'autres denrées subir des augmentations anormales, cela pourrait mettre au tapis plusieurs gouvernements. En effet, cet aliment nourrit plus de trois milliards de personnes.

Les petits boulots

pressage de canne à sucre, très bon jus à la sortie; j'ai goutté.

La soupe aux fried noodles, très populaire Si vous savez pas pour "fried noodles", vous faites comme nous vous achetez un dictionnaire.

Les chichis cambodgiens

Barbecue.

Les canards, pas laqués, mais appétissants

La soupe à la viande.

Les crèpes

Frites de patates douces

Les sandwichs, ici aussi, et leur pain ressemble vraiment au pain marocain

Et toi, ta bétonnière tu l'as faites toi même ?

ben oui, à la main !

ça, je n'avais jamais vu, même au maroc !

Et pour finir en beauté

Notre petite vendeuse de foulard, dès que nous lui avons donné son $, elle a filé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de photographier son sourire.

Bonne chance aux cambodgiens, ils ont gagné le droit de vivre en paix